Nasty est un street-artist français renommé, connu pour son utilisation des panneaux en céramique de la RATP sur lesquels il crée depuis plus de dix ans.

 

Né à Paris en 1975, Nasty appartient à la seconde génération de graffeurs parisiens qui ont défini les codes de l'art urbain français. C'est un véritable artiste urbain, un pur produit de sa ville. C'est en 1988, à 13 ans, que ce fils d'enseignants commence à s'adonner au graffiti, recouvrant de fresques colorées les rames de métro et les toits des immeubles parisiens. Il continuera cette fameuse pratique, le vandalisme artistique – sa préférée –, jusqu'au milieu des années 1990. Quand les galeries l'ont convaincu de sortir de la rue, trop attaché aux origines de son art, il a voulu en conserver un morceau : c'est ainsi qu'il va s'emparer des plaques émaillées du métro pour les utiliser comme des toiles – ce qui deviendra par la suite sa marque de fabrique.

D'autres supports originaux, tels que des plans (papier) du métro ou, à partir de 2009, la céramique des couloirs des couloirs de ce dernier, renouvelleront l'enthousiasme des institutions et du public, devenant ainsi symbole du graffiti. Un travail privilégiant l'écriture dans tous ses états, couplé d'une farouche volonté de défendre les origines du graffiti, ce sont autant de caractéristiques qui constituent la singularité de Nasty, artiste authentique et inattendu.

Il continue aujourd'hui de vivifier l'art urbain en exploitant le symbole par excellence des street artists : la bombe aérosol, dont il conserve, accumule, préserve et sauve de l'oubli depuis un quart de siècle des centaines de reliques et carcasses vides ; il en détourne l'usage pour en faire un matériau original. Point supplémentaire, s'il en est, marquant son acharnement à toujours refuser les supports traditionnels de création. Et pour tous ceux qui pensaient que le graffiti n'avait sa place que dans la rue, et non sur les cimaises des musées ou des galeries, sa démarche peut apparaitre comme une réponse à la latente controverse qui innerve le street art.

L'artiste utilise presque exclusivement des couleurs vives, comme le rose, le violet ou le bleu pour trancher avec le gris du béton. Dans son art, c'est aussi ses lettrages, souvent en 3D, craquelé ou en italique, qui rompent la monotonie de la verticalité et de l'horizontalité du mur

Son travail vise aussi à mettre en exergue la dette du street art (dont on n'a de cesse de se revendiquer aujourd'hui) envers le graffiti, si longtemps resté dans l'ombre, voué à la vindicte, exécuté sans attente de reconnaissance ni aspiration pécuniaire aucune alors qu'il lui doit tout. Nasty a offert son art à la ville et au petit nombre d'amateurs qui prenaient la peine, il y a 25 ans, d'escalader les murs ou de se glisser entre deux palissades de chantier pour l'observer. Ses dernières expositions renouvellent son attachement au graffiti, encore plus qu'au street art.

 

A Paris comme à Séoul, Nasty a été présenté par la Galerie Brugier-Rigail.